Romain Louvel

Né en 1974, ma formation débute dans une école d’arts graphiques de la banlieue parisienne (le lycée de Sèvres dans le 92) à la fin des années 80. J’y apprends le dessin, la photo, le modelage et la céramique. Durant les années 90, l’essentiel de mon activité artistique se réalise dans la peinture (je réalise plusieurs expositions personnelles et collectives) et la bande dessinée. Parallèlement à cela, je débute une formation professionnelle d’animateur socioculturel. Je poursuis également des études d’arts plastiques à l’université de Paris 1.
Après plusieurs expériences professionnelles dans l’animation, plusieurs manifestations artistiques (telle que “L’exposition du Rien” ou encore “La nuit des longs moutons” réalisées à Paris en 1996) et quelques voyages (Europe, Afrique), je m’installe en Bretagne à Rennes pour terminer un Brevet d’État d’Animateur d’Éducation Populaire (option animateur dans la rue) et poursuivre des études d’arts plastiques à l’université de Rennes 2.

À partir de 2000, je tente de réunir les préoccupations de l’ « éducation populaire » avec la question de l’art dans l’espace social. Cette posture artistique me conduit à théoriser les «  pratiques sociales artistiques» dans le cadre de mes recherches universitaires. J’ai récemment déposé une thèse sur ce sujet, et plus largement l’idée de la « provocation expérimentale » dans l’art. Sur le terrain, mes recherches se concrétisent  avec le Groupe de Pédagogie et d’Animation Sociale Bretagne, avec qui j’ai fondé le Centre d’Expérimentation Sociale Artistique. Actuellement, je poursuis mon travail d’artiste plasticien en multipliant les collaborateurs, à Rennes, Nantes, Saint-Nazaire et dans le Finistère.
La «pratique sociale artistique» désigne la démarche de l’art dont l’intervention dans l’espace des interactions sociales est le principe élémentaire. Les déterminants qui construisent la réalité sociale forment sa matière essentielle, à savoir les routines individuelles en acte. Leur représentation plastique n’est possible qu’avec la participation des acteurs sociaux rencontrés à l’occasion. L’intérêt de ce projet de l’art s’explique alors par la perspective d’une perturbation sociale des routines individuelles dans le but de problématiser, au niveau intersubjectif, certains aspects nécessaires de la vie quotidienne : se déplacer, se loger, se nourrir, survivre dans la société, éduquer ses enfants, etc. En ce sens, la « pratique sociale artistique » contribue à mettre à jour l’arrière plan moral, institutionnel, politique ou encore historique qui structure la réalité sociale.
Cette démarche trouve sa place dans le projet « correspondance citoyenne », car la thématique de l’immigration est un phénomène concret de l’espace social. Il est construit au travers de nombreuses routines individuelles, de subjectivités et de représentations sociales. L’immigration met en scène l’intérêt pratique des individus dans des rapports complexes avec l’institution. Mon intervention se résout à offrir un éclairage sur cette relation.
Par ailleurs, je propose d’initier un type nouveau de collaboration entre artiste et chercheur, en soumettant la provocation expérimentale que constitue cet acte artistique à l’usage du chercheur en tant qu’outil d’investigation de terrain.
Je souhaite développer une approche artistique au travers les questions du désir d’immigration dans l’union européenne, de la répartition géographique de ce désir, du processus de transformation individuelle qu’il génère, et d’une certaine manière, de la constitution du « type » européen.
Ma proposition formelle s’ancrera dans le domaine des arts visuels aboutissant à la conception d’objets, d’images graphiques et de photographies.

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