Frederic Bourcier

De Frédéric Bourcier (conseiller municipal, élu du quartier du Blosne) à Sylvie Robert (vice-présidente de Rennes Métropole chargée de la culture)

Chère Sylvie,

Il y a bien longtemps que je ne t’ai écrit. D’ailleurs, l’ai-je déjà fait ? L’art de la correspondance se perd à l’heure de la communication technologique instantanée. C’est donc l’occasion de t’écrire  que nous avons bien fait de soutenir ce projet de « Correspondances citoyennes en Europe ». Il y tellement d’instrumentalisation de l’ignorance de ce qu’est l’autre dans le débat public en France aujourd’hui. Oui, la rencontre, la correspondance nous rapproche de l’autre dans ce qu’il est vraiment. Loin des représentations que l’on tente de nous imposer, nous pouvons le définir de manière plus profonde et sans doute plus juste. Nous pouvons alors nous enrichir de cette rencontre. Nous pouvons aussi lui montrer notre singularité.

Lamartine disait déjà qu’« Il n’y a d’homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé la forme de sa pensée et de sa vie. » Alors oui définitivement il faut voyager et rencontrer l’autre, les autres. Ce sont bien les lieux, les évènements, les rencontres humaines ou artistiques qui permettent l’émancipation. Ce n’est pas le moindre des mérites de ce projet que d’avoir donné une dimension collective à cela. Et si l’Europe citoyenne, culturelle et politique renait de ses cendres, ce sera peut-être grâce à la multiplicité de ce type d’opération.

Je pense que comme moi, tu te sens en phase avec ce concept de « luttes de civilité » que nos amis rennais, espagnols et roumains ont porté durant cet exercice singulier. La démocratie, idéal tellement remis en question, gagnera si ces luttes ne sont pas vaines. N’oublie surtout pas de me répondre lors de la prochaine édition.

En attendant, reçois toute mon affection.

Frédéric